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Une famille du grand banditisme corse suspectée de fraude aux aides agricoles

17 DÉCEMBRE 2019 PAR HÉLÈNE CONSTANTY

La traque des fraudeurs aux aides agricoles européennes prend de l’ampleur en Corse. Des membres de la famille Costa, réputée dans le grand banditisme, sont visés par une enquête préliminaire pour escroquerie en bande organisée, ouverte par le parquet de Bastia.

Un impressionnant dispositif de contrôle antifraude a été déployé le 6 décembre dans cinq exploitations agricoles de Moltifao et Asco, des villages de montagne du centre de la Corse : plusieurs dizaines de gendarmes, des fonctionnaires de la direction départementale des territoires et de la mer, des contrôleurs de la Mutualité sociale agricole…

Les cinq exploitations ciblées par le Comité départemental antifraude (Codaf) ont bénéficié au total de 850 000 euros d’aides agricoles entre 2015 et 2019. Mais la justice doute de la réalité de leur activité d’élevage bovin. « Nous avons de forts soupçons d’irrégularité concernant ces exploitants, dont deux ont refusé le contrôle », précise Caroline Tharot, la procureure de la République de Bastia.

Le principal personnage visé par cette enquête est Patrick Costa, 47 ans.

Il appartient à une famille « historique » de la Brise de mer, un clan mafieux qui a dominé le grand banditisme en Haute-Corse pendant plusieurs décennies, jusqu’à la mort violente de plusieurs de ses chefs, notamment celle de Maurice Costa, oncle de Patrick Costa, assassiné le 7 août 2012 dans une boucherie de Ponte-Leccia.

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Les pressions mafieuses s’intensifient à Ajaccio

21 SEPTEMBRE 2019 PAR HÉLÈNE CONSTANTY

Manifestation de soutien à Jean-André Miniconi le 30 juillet. Léo Battesti au micro et Jean-André Miniconi en chemise bleue à sa droite.
Manifestation de soutien à Jean-André Miniconi le 30 juillet. Léo Battesti au micro et Jean-André Miniconi en chemise bleue à sa droite.

Deux incendies criminels visant l’ancien président de la Chambre de commerce ont provoqué une mobilisation citoyenne. Ils pourraient être liés aux exactions d’un groupe mafieux qui accroît son emprise sur l’économie locale.

La campagne électorale en vue de l’élection municipale de mars 2020 a démarré sous un ciel plombé à Ajaccio.

Dans la nuit du 27 au 28 août, une concession automobile Mercedes a été la cible d’une tentative de mise à feu criminelle. En arrivant le matin, les employés ont senti une forte odeur et constaté que plusieurs véhicules avaient été aspergés d’essence. Le propriétaire de l’établissement, Jean-André Miniconi, un chef d’entreprise influent, ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Ajaccio et de la Corse-du-Sud (CCI2A) et président régional de la Confédération des petites et moyennes entreprises, venait d’annoncer son souhait de se porter candidat à l’élection municipale, avec le soutien de l’autonomiste Gilles Simeoni, président de l’exécutif de la Collectivité territoriale.

Un mois plus tôt, dans la nuit du 27 au 28 juillet, un autre établissement du groupe Miniconi, une concession moto qui venait d’ouvrir, avait déjà été endommagé par un incendie criminel : le feu, parti d’une aile du bâtiment, s’était propagé à l’intérieur de l’atelier de réparation, avant que les pompiers ne parviennent à l’éteindre.

L’hypothèse d’une rivalité commerciale, un temps envisagée après le premier incendie, semble peu vraisemblable après le second. S’agit-il d’un avertissement visant à dissuader Jean-André Miniconi de se présenter à la mairie d’Ajaccio ? Ou d’un épisode de plus dans la guerre des clans criminels qui ensanglante Ajaccio depuis des décennies ?

Sans attendre les conclusions des deux enquêtes judiciaires ouvertes par le parquet d’Ajaccio, les Ajacciens ont manifesté publiquement leur colère et leur ras-le-bol face à ce qu’ils interprètent comme une intensification de la pression mafieuse sur les entreprises locales.

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Mafia corse, entre réalité et fantasmes

 

Dimanche 17 février, j’étais l’invitée de l’émission Agora, diffusée par France 3 Corse Via Stella pour parler de la mafia corse, ou des mafias corses.

Sur le plateau, le journaliste Fabrice Laurent de Corse Matin et le chercheur Tommaso Giurati. Une émission préparée et animée par Sébastien Pisani.

L’assassinat d’Antoine Nivaggioni en BD

Au sommaire du numéro d’hiver #22 de La Revue dessinée, mon récit de l’enquête policière sur l’assassinat d’Antoine Nivaggioni en Corse.

Les tueurs ont été retrouvés et condamnés grâce aux traces ADN et au témoignage du premier repenti corse.

Un polar vrai sur fond de mafia corse et de contrôle de l’économie souterraine d’Ajaccio.

Dessins de Nicolas Pitz.

En vente dans toutes les bonnes librairies.

LRD #22 Nivaggioni

Borgo, la prison corse où les détenus règnent en maîtres

Dans la prison de Borgo, près de Bastia, les caïds font la loi, des surveillants deviennent complices des truands et les directeurs prennent peur. Enquête sur un établissement pénitentiaire à nul autre pareil.

Le 5 décembre dernier, dans le hall de l’aéroport de Bastia-Poretta, une grande brune aux cheveux longs, vêtue d’un blouson de cuir, a donné le baiser de la mort à Jean-Luc Codaccioni, un truand corse qui venait d’atterrir en provenance de Paris. Elle l’a embrassé et a échangé quelques mots avec lui, après avoir chaleureusement salué Antoine Quilichini, un autre repris de justice, surnommé « Tony le Boucher », venu accueillir le premier au retour d’une permission pour le reconduire à la prison de Borgo. Codaccioni y purgeait une peine de 4 ans. Un instant plus tard, Antoine Quilichini et Jean-Luc Codaccioni s’écroulaient sur le parvis de l’aéroport, criblés de balles par un tueur qui prenait la fuite à bord d’une Golf noire, en lançant aux passants interloqués : « C’est rien, c’est un film. »…..

Article paru dimanche 11 novembre 2018. La suite à lire sur  Mediapart