Marcel Campion: un amour sans bornes pour l’argent liquide
4 AOÛT 2019 PAR HÉLÈNE CONSTANTY
Le roi des forains s’estime incompris et injustement incriminé. « Dans les manèges sur les foires, toutes les recettes sont en espèces. »
Àchaque interview, Marcel Campion place un couplet sur le thème « je suis harcelé par le fisc ». « J’ai eu vingt-huit contrôles fiscaux » (Challenges, 2011) ; « J’en suis à mon 41e contrôle fiscal en trente-cinq ans » (Paris Match, 2016). Lors de notre entretien, le 21 juin 2019, le compteur a encore tourné : « Ma famille et moi, nous en sommes au 51e contrôle ! Depuis ma mise en examen par le juge Van Ruymbeke, le 31 mai 2017, sont arrivés en rafale neuf nouveaux contrôles fiscaux, non seulement pour moi, mais aussi pour ma femme, nos enfants ainsi que des contrôles d’URSSAF. »
Le roi des forains s’estime incompris et injustement incriminé. « Dans les manèges sur les foires, toutes les recettes sont en espèces. Je n’ai jamais vu de mères de famille payer pour leurs enfants en cartes ou chèques. »
Il fait mine d’oublier qu’il n’est plus, depuis longtemps, un petit propriétaire de manège de chevaux de bois, mais un chef d’entreprise millionnaire. Il omet de préciser que, si les clients règlent en espèces leur tour de grande roue, qui génère plusieurs millions d’euros de recettes par an, c’est que ses caissières n’acceptent pas la carte bleue. Pour faciliter les règlements en liquide, il prend d’ailleurs soin de faire installer deux distributeurs automatiques de billets (DAB) du Crédit du Nord sur chacune de ses foires, ainsi que sur le marché de Noël.
Episode 3/4 de la série d’été sur Marcel Campion, à lire dans Mediapart